vendredi 13 décembre 2013

De la prière orale récitée avec attention à la prière intérieure


"Dans la prière orale, nous devons essayer le plus possible de garder notre esprit centré sur les mots de la prière, en récitant sans hâte et concentrant toute notre attention sur la signification des mots. Quand l'esprit devient distrait par des pensées étrangères, nous devons le ramener sans se décourager aux mots de la prière. Se libérer de la distraction n'est pas donné à l'esprit rapidement, ni quand nous le souhaitons. Cela vient quand nous nous sommes d'abord humiliés nous-mêmes, et quand Dieu choisit d'accorder cette bénédiction pour nous. Ce don divin ne dépend pas de la longueur du temps que nous consacrons à la prière ni du nombre de prières que nous récitons. Ce qui est nécessaire c’est un cœur humble, la grâce du Christ, et des efforts constants. De la prière orale récitée avec attention nous passons à la prière intérieure ou mentale. Ceci est appelé ainsi parce que dans une telle prière notre esprit est emporté vers Dieu et il ne voit que Lui."
Moine du Grand Habit Agapit de Valaam

mercredi 27 novembre 2013

La force de notre prière... et ce que veut vraiment Dieu pour nous


Quand j'étais à Boston, j'ai entendu parler d'une femme qui vivait dans le même monastère de la Nativité où je séjournais en tant qu'invitée. 
C’était une veuve grecque qui avait eu un fils et comme c’était son seul enfant, elle lui était très dévouée. C’était un très gentil garçon, mais faible de caractère et facilement influençable par ses compagnons en bien comme en mal. À l'âge de 12 ans, il a eu un cancer du foie, qui était si avancé que les médecins, désespérant de le sauver, l’ont renvoyé chez lui pour y mourir. 
Un jour, sa respiration est devenue de plus en plus lente, et sa mère a senti qu'il allait mourir. Elle s'est alors approchée de la fenêtre et a levé un poing rageur vers le ciel en disant: « Si vous osez le laisser mourir ... » Puis elle est revenue vers le lit de son fils s'attendant à le voir mourir... mais à sa grande surprise, elle a remarqué que sa respiration devenait progressivement plus aisée. Au fil des jours, à la surprise de tout le monde, le garçon a non seulement survécu, mais son foie n’a plus montré aucune trace de cancer. C'était donc un miracle, et les journaux ont rapporté l'histoire.

 La veuve était ravie, mais malgré tout, au fond de son âme, elle se demandait comment Dieu avait eu peur d'elle au point de permettre à son fils de vivre. Mais elle a repoussé ces pensées de son esprit et s’est réjouie… dans un premier temps. 

Quelques années plus tard cependant, quand le garçon avait 15 ans, elle a remarqué que de l'argent  disparaissait de son sac  de même des objets disparaissaient mystérieusement de sa maison. Quand elle a interrogé son garçon, il s’est montré désagréable et a nié toute responsabilité dans cette affaire. Cependant il devenait chaque jour de plus en plus difficile à vivre. Il fréquentait un groupe de mauvais garçons, et son amour pour sa mère semblait avoir disparu. Et même, au lieu de cela, il avait du ressentiment envers elle jusqu’au point de sembler la détester. À partir de ce moment il ne s’est pas passé une seule nuit sans que la mère ne reste éveillée dans son lit à se faire du souci pour son fils. Ce fut à un point tel qu’une nuit, elle en est venue à regretter que son fils ne soit pas mort et qu’elle l’a dit à haute voix. Cependant dès qu'elle a dit cela, elle s’est souvenue comment elle avait osé menacer Dieu avec son poing levé, et elle a commencé à sangloter de désespoir. 

Quelques semaines plus tard, on annoncé aux actualités télévisées qu'une vieille femme avait été battue à mort à son domicile par un groupe de jeunes. Son cœur est devenu lourd car elle a eu immédiatement le pressentiment que son fils s’était trouvé parmi eux. Ensuite, on a frappé à sa porte, elle est allée ouvrir : c’était un policier et il lui a demandé où était son fils. Elle a dit qu'elle ne savait pas. Le policier lui a dit qu'il était soupçonné d'être un membre de la bande. Les heures ont passé dans la torture de l'incertitude, et enfin la police est venue à nouveau, cette fois pour lui confirmer que son fils faisait bien partie de la bande de voyous meurtriers, que lui et les autres avaient été pris en chasse par la police, et qu'en sautant d'un mur il s'était brisé le cou et qu’il en était mort. 

Sa mère vit maintenant le reste de sa vie dans le repentir de son blasphème et dans les larmes pour son fils. Elle dit à tous ceux qu'elles rencontre : « Dieu a aimé mon fils bien plus que moi, et il était dans l'intérêt du salut de son âme de lui permettre de mourir à l'âge de 12 ans avant de devenir corrompu. J’ai douté de la bonté, de l'amour et de la sagesse de Dieu. J'ai défié Dieu, et pour le bien du salut de mon âme Il m'a accordé mon souhait pour prouver que son amour était plus grand que le mien. Le sort de mon fils dépend maintenant des larmes de ma contrition. Peut-être s’est-il repenti à la dernière minute et a-t-il supplié Dieu de lui accorder sa miséricorde. Je ne saurai jamais s'il ne s’était pas trop endurci pour cela. Je ne peux que supplier Dieu d'avoir pitié de nos âmes "
Olga Giel. February, 1993. East House, Beech Hill, Mayford, Woking, Surrey
(Version française par Maxime le minime de la source

dimanche 17 novembre 2013

150 indications thérapeutiques du Psautier


Notre frère Claude avait fait paraître un petit livret contenant les Psaumes Thérapeutiques de saint Arsène de Cappadoce donné par Père Païssios et puis, cette édition épuisée, il les avait adjoints à son livre LE SECOURS DES SAINTS, Dictionnaire des intercessions des saints orthodoxes, aux Editions Xénia. Et voilà maintenant qu'il nous en fait généreusement don sur son blog.

En voici quelques extraits, vous trouverez les autres sur son blog  avec une Petite Biographie de Saint Arsène de Cappadoce

Psaume 1 Quand on plante les arbres ou la vigne, pour qu'ils donnent des fruits.

Psaume 2 Afin que Dieu éclaire ceux qui se rendent aux audiences.

Psaume 3 Pour que s'éloigne la méchanceté des hommes afin qu'ils ne torturent pas et n'affligent pas injustement leurs semblables.

Psaume 4 Afin que Dieu guérisse les hommes sensibles qui sont devenus malades de mélancolie à cause de la conduite des hommes au cœur dur.

Psaume 5 Afin que Dieu guérisse les yeux qui sont blessés, frappés par des hommes méchants.

Psaume 6 Afin que Dieu délivre les hommes ensorcelés.

Psaume 7 Pour ceux qui sont tombés malades de peur à cause des craintes et des menaces d'hommes méchants.

Psaume 8 Pour ceux qui ont souffert du mal des démons et des hommes pleins de malignité.

mardi 12 novembre 2013

En quête d'un guérisseur spirituel



 "O Seigneur, qui ne désires pas la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive, Toi qui es venu sur terre afin de redonner vie à ceux qui gisent dans la mort par le péché, et afin de les rendre dignes de Te voir, Toi la vraie Lumière, autant qu'il est possible à l'homme, envoie-moi un homme qui Te connaît, afin qu'en le servant et en me soumettant à lui de toutes mes forces, comme à Toi, et en faisant ta volonté dans la sienne, je puisse Te plaire Toi le seul vrai Dieu, et que même moi un pécheur, je puisse être digne de ton Royaume ".
St. Syméon le Nouveau Theologien

dimanche 3 novembre 2013

La vraie prière est au delà des mots,

Photo by Sergey Maykovskiy, photosight.ru.

S'adresser au Créateur avec des mots est ce qui est communément connu comme étant la prière. Cependant, il est important de comprendre que la vraie prière est au delà des mots, puisque, finalement, Dieu ne veut pas communier avec nous au niveau du langage. Comme saint Théophane le Reclus l’enseigne, les mots ne sont utilisés qu’en tant qu’aide pour soutenir et approfondir la vraie prière qui doit se produire au niveau de l'esprit.

Quand nous prions dans nos propres mots, il n’est pas bon de faire de longs discours, soigneusement construits, ce qui ne nous implique que dans nos esprits logiques et donc nous amène à rester au niveau de l'âme inférieure. Dieu n'a pas besoin de ces discours, car Il voit notre esprit et sait tout. Nos prières doivent surgir spontanément de notre cœur."Car c'est de l'abondance du cœur, dit le Christ, que la bouche parle."
(Version française par Maxime le minime d'un extrait du livre du Hiéromoine Damascène, Christ The Eternal Tao )

jeudi 17 octobre 2013

La fatigue pendant la prière par Théophane de Poltava

Théophane de Poltava
En ce qui concerne la fatigue pendant la prière et l'utilité d'une epitimia Vous demandez : 
Que dois- je faire pour qu’une fatigue extrême n'affecte pas ma concentration pendant la prière ?
  Comme vous ne précisez pas si vous vous posez la question au sujet de la prière personnelle ou commune, je vais répondre en ce qui concerne les deux à la fois . Quand la fatigue commence à vous dépasser au cours d'un office religieux, vous devriez mentalement réciter la prière de Jésus. Cela vous aidera à vous concentrer dans la prière. Si vous vous sentez fatigué pendant la prière à la maison, alors vous devriez vous forcer un peu. Si la fatigue disparaît, c’est que c'était une tentation du Malin. Si elle demeure, alors vous pouvez raccourcir la prière, il est préférable dans ce cas de prier un peu moins, mais avec attention et ferveur. 
En confession Père V. m'a dit de faire quelques métanies quand je m'aperçois que je suis en train de pécher ou que je ne suis pas attentive. Je voulais vous poser la question  à ce sujet auparavant et maintenant vous demander votre consigne. 
C’est une  bonne occasion de donner une compréhension correcte de la question. Une epitimia n'est pas une punition pour un délit au sens légaliste du terme. C’est une méthode spirituelle de guérison, ayant pour objet la délivrance d'une personne d'une maladie spirituelle.


De la traduction du Notre Père

La prière du Seigneur en Araméen
"La version dite « œcuménique » du Notre Père a suscité de nombreux débats et de nombreuses interrogations. Cette traduction est aujourd’hui largement remise en question. De nombreux travaux, notamment du père catholique Jean Carmignac, et l’ouvrage récent de Jean-Marie Gourvil, permettent d’approfondir cette question. Sur celle-ci, Jean-François Colosimo a publié dans Le Monde des religions (n°8, novembre-décembre 2004) le texte que nous vous proposons ci-dessous avec son accord.

La prière la plus récitée de l’histoire est aussi la plus méconnue au monde. Car la plus mal lue, en raison de détournements qui outrepassent  les querelles d’interprétation. Ce n’est pas, en effet, que les traductions courantes du « Notre Père » soient fautives, abusives, discutables. C’est qu’elles  sont imaginaires. Elles s’instituent contre la littéralité  du grec pour y substituer  un texte inexistant.

Ainsi de  la version française usuelle, dite « œcuménique ». Les mots de la koinè s’y effacent derrière la naturalisation des sédimentations exégétiques et théologiques  qui finissent par en interdire l’accès. Il y a d’abord les approximations qui brouillent le caractère performatif de l’invocation initiale. Le « Père », revendiqué « notre », est  non pas « aux cieux », mais « du Ciel ». Il ne s’agit pas de le localiser mais de le proclamer origine absolue en reconnaissant qu’il n’est qu’une paternité, la sienne, exclusive. Le règne n’est pas un « à venir », mais un « déjà là », et il n’y a pas souhait mais constat de sa présence. Le « nom » est plutôt à « glorifier » qu’à « sanctifier » car il relève  de cette immédiateté du Royaume dont la manifestation même réalise  la volonté  divine pour l’entière création – « sur la terre et aux cieux ». Eschatologique, cette première période, restituée à son unité intrinsèque, écarte donc le biais cosmologique, sapiental, providentialiste que lui imprime la version « œcuménique ».

Mais c’est dans la seconde période que les approximations tournent  à l’invention. Le « pain », en rien  « quotidien », est au contraire celui « du futur », nécessaire ici et maintenant à  survivre seulement pour que se découvre la nécessité de la vie qui passe la survie ; aussi faut-il le dire « essentiel ». Quant au « pardon » et aux « offenses », ils relèvent du pur fantasme puisqu’il n’en est fait aucunement mention. Il est  question, en revanche, de « dettes » et de « remise de dettes ». L’orientation est encore eschatologique : l’état terrestre n’est  pas état de subsistance mais de transition et, pour nous y  projeter, nous réclamons à Dieu de pouvoir nous juger nous-mêmes à l’aune du Royaume. Loin d’une quelconque loi de compensation à laquelle renvoient les torsions juridiques, moralisatrices, psychologisantes de la version « œcuménique », c’est la souveraineté de la liberté qui est ici affirmée.

Enfin, dans la troisième période, la formule « ne  nous soumet pas à la tentation », variation sur l’antique « ne  nous laisse pas succomber » ,  paraîtrait   blasphématoire, si elle n’était tout simplement fausse.  Il y va, à l’inverse,  de la certitude que dans l’épreuve, factuelle, inévitable, peut être souhaitable, la seule vraie menace tiendrait à l’excès, l’impossibilité de l’endurer par soi hors du secours divin –« nous ne pouvons  entrer seuls dans ce que nous pouvons traverser mais qui est aussi ce par quoi nous ne voulons pas être traversés ». Car c’est du « Malin », l’adversaire « meurtrier depuis le commencement » dit ailleurs Jésus, et non pas du « Mal » abstrait de l’éthique, que nous demandons à être « délivrés ». Cette délivrance, apocalyptique, achevant en plénitude l’éternel présent du Royaume.

Comment dès lors rendre en français un « Notre Père » qui soit le moins menteur possible?  Parmi d’autres, le philosophe Pierre Boutang et le théologien Nicolas Lossky s’y sont essayés. En leur empruntant à tous deux, voici ma propre esquisse : « Notre père du ciel, que ton nom soit glorifié, que ton règne advienne, que soit faite ta volonté –sur la terre comme aux cieux ! Donne-nous ce jour notre pain essentiel ; remets nos dettes comme aussi nous remettons à nos débiteurs ; et ne nous laisse pas persévérer dans l’épreuve, mais délivre-nous du Malin »
Jean-François Colosimo (source)

En toute humilité je proposerai ces variantes par rapport aux commentaires pertinents et au texte proposé par Jean-François Colosimo :
Au lieu de :
  • "Donne-nous ce jour notre pain essentiel > Donne-nous chaque jour notre pain suressentiel
  •  remets nos dettes comme aussi nous remettons à nos débiteurs >Remets-nous nos dettes comme nous les avons remises à nos débiteurs
  •  et ne nous laisse pas persévérer dans l’épreuve > Et ne nous abandonne pas dans la tentation.
Voir tout de même les très nombreuses traductions en français au long des siècles ICI dans ce blog même.


jeudi 3 octobre 2013

La longueur des prières selon St Macaire

St Macaire
"Il n'est pas du tout nécessaire de faire de longs discours, il suffit de tendre sa main et dire: «Seigneur, comme Tu le veux, et comme Tu le sais, accorde Ta miséricorde." Et si le combat devient de plus en plus féroce dire, « Seigneur, viens à mon aide! » Dieu sait très bien ce dont nous avons besoin et Il nous montre alors sa miséricorde."

dimanche 29 septembre 2013

Les demandes dans la prière par St. Gennadios de Constantinople





St. Gennadios de Constantinople

"Confiez vos intentions à Dieu dans la prière, qui connaît chacun de nous, avant même notre naissance. Mais ne demandez pas que tout soit fait selon votre volonté, car un homme ne sait pas ce qui lui est profitable. Mais dites à Dieu : Que Ta volonté soit faite! Car Il fait tout à notre avantage."

samedi 7 septembre 2013

Même quand j'ai crié et dit: «Mon Dieu, mon Dieu,», ce n’est pas vraiment à Dieu...


L'arène est dans le cœur. C'est ici que Dieu doit venir, de façon que Lui et moi nous puissions nous rapprocher l’un de l’autre, devenir plus familier, nous aimer, parler ensemble de différentes choses, et enfin être unis ... l'arène est ici, justement parce que s'y trouvent les obstacles suivants : mon ignorance et mon insouciance - le fait que je ne me souviens même pas de Dieu dans ma vie quotidienne. Et même quand j'ai crié et dit: «Mon Dieu, mon Dieu,» Ce n’est pas vraiment à Dieu que je faisais appel, mais j’étais plutôt seulement préoccupé par moi-même. Je voulais prier, parce que c'est ce que dit l'Evangile, ou parce que c'est ce que mon Père spirituel m'a dit, ou parce c’est quelque chose que je suis censé faire, ou parce que j'ai eu ce besoin ou ce désir. 
C'était de l'ignorance et de l'insouciance, et nous ne savons toujours pas ce que ces deux choses signifient. Mon ignorance et mon insouciance jettent une ombre sur Dieu. Je ne me souviens pas de Lui, je ne Le connais pas. Pourquoi ? Parce qu'Il est caché derrière mes passions. Nous avons été séparés! L’accès au Paradis a été verrouillé pour moi, et je ne peux plus manger de l'arbre de vie, et m'unir à lui, afin de retrouver la vie. «Mais de l’arbre qui fait connaître le bien et le mal vous ne mangerez pas. Le jour où vous en mangerez vous mourrez de mort.» (Genèse 2:17). Et Il chasse l'humanité hors du Paradis. Pourquoi? De sorte que le jour où nous mangerons à nouveau de l'Arbre de Vie, nous serons rendus à la vie. Le Paradis nous est encore fermé parce que « le Royaume des Cieux est en nous» (Luc 17:21.) Ce qui est fermé et nous sépare est à l'intérieur de nous. C’est fermé par les Chérubins. Qu'est-ce que les Chérubins? Les passions qui gardent mon cœur fermé à Dieu. C'est ce que cela signifie.
 Geronda Aemilianos (Conseils...pp. 28, 12) Version française par Maxime le minime (source)

mercredi 24 juillet 2013

Un nouveau manuel de prières du Chrétien orthodoxe


Prières du matin
Prières du  soir
Règle de prières simplifiée
Paraclisis à la Toute Sainte
Canon à notre très doux Seigneur Jésus Christ
Canon de l' Acathiste à la Toute Sainte Mère de Dieu
Acathiste à la Toute Sainte Mère de Dieu
Stances du Saint Ange gardien

Format de poche ( 8,5x12.5)
à commander aux monastères de Solan et de St Antoine LeGrand dans le Vercors


samedi 13 juillet 2013

Dimanche des Saints Pères


Apolytikion des Sts Pères Mode 8
 Sois glorifié par-dessus tout, ô Christ notre Dieu 
qui sur terre as établi nos Pères saints comme des flambeaux
 et grâce à eux nous as tous conduits vers la vraie foi :
 Dieu de miséricorde, Seigneur, gloire à toi.

jeudi 13 juin 2013

LEÇONS SUR LA PRIÈRE de notre saint Père Nil l'ascète : Colère et prière


Lorsque la tentation survient, ou que la contradiction t'irrite, ou que la colère envers ton contradicteur s'élève en toi, ou qu'elle éclate en paroles confuses, souviens-toi de la prière et du jugement qu'elle porte en elle, et ton agitation désordonnée se calmera aussitôt. Tout ce que tu fais pour ta défense contre un frère qui t'a porté préjudice, deviendra pour toi une pierre d'achoppement au temps de la prière.
saint Nil l'ascète (in Aux cîmes de l'intelligible éd.Axios)

mercredi 29 mai 2013

PRIERE ET VISIONS

P. Eusèbe
Les apparitions et visions impressionnent beaucoup, créent une auréole personnelle autour de ceux qui les voient particulièrement au temps de la prière et relativement celle-ci. Les Saints Pères ont beaucoup de choses intéressantes à nous dire à ce sujet. Saint Nil n'est pas en retard sur ce point. Ayant lui-même une riche expérience de la prière spirituelle, ayant étudié la prière dans la vie et l'enseignement des saints, il nous incite à une grande prudence en ce qui concerne les visions etc. au temps de la prière. Saint Nil est très sévère sur ce point. Il voit comme source habituelle des différentes apparitions :
  1. la vanité de ceux qui prient 
  2. l'action démoniaque, qui exploite la faiblesse de l'homme qui veut voir des apparitions, ou s'il n'a pas cette faiblesse, tend à la créer et la cultiver par ce moyen, dans le but de le retenir captif et de le perdre spirituellement.
Cela n'exclut certes pas l'origine divine de certaines visions et manifestations. Il faut cependant dans ces cas-là demander à Dieu avec insistance une lumière; qu'Il fasse connaître s'il s'agit réellement de sa propre activité. De plus, les visions et les manifestations présupposent la sainteté, c'est pourquoi naturellement cela n'arrive pas à n'importe qui et n'importe quand. 
Archimandrite Eusebios Vittis
(in Aux cîmes de l'intelligible éd.Axios)

dimanche 19 mai 2013

Dimanche des Myrophores


La Vie, est-elle parmi les morts ?
Le Soleil sans déclin, se trouve-t-il maintenant encore au sein de la terre ?
criait en se lamentant le chœur des Myrrhophores. 
Venez, hâtons-nous, courrons très rapidement auprès du saint sépulcre et voyons.
Voyant un Ange rayonnant au sein du tombeau, elles s'extasièrent dans leur grand étonnement ; 
Et lui, il leur a transformé la complainte en leur criant : 
O Femmes très vénérables, le Donneur de vie s'est releυé, 
désormais il règne et au monde entier accorde la grande miséricorde. 

Le chœur des Femmes, de grand matin,
cherchait le Soleil existant avant le soleil, couché alors dans la tombe;
mais l'Ange resplendissant leur a crié : 
Il s'est levé de nouveau, de sa lumière éclairant ceux qui dormaient dans l'obscurité. 
Annoncez-le donc aux Disciples resplendissants, transformant ainsi leur tristesse en immense joie.
De tout cœur exultez de joie en cette Pâque joyeuse et salvatrice du monde, 
dansez, car il est ressuscité, en vérité, le Christ, et au monde entier accorde la grande miséricorde. 
(Vêpres du Dimanche des Myrrophores)


lundi 13 mai 2013

Est-ce que la prière suffit à notre salut ?

L'une de ces personnes négligentes qui ne sent point de zélé ni de ferveur dans la prière, objectera peut-être ces paroles du Sauveur: « Quiconque me dira : Seigneur,  Seigneur, n'entrera pas pour cela dans le Royaume des cieux ; mais celui qui accomplit la volonté de mon Père qui est au Ciel.» (Mat.7,21)

Si je prétendais qu'il suffit à notre salut de la prière, c'est à bon droit qu'on m'opposerait ces paroles : comme je reconnais seulement dans la prière la source de tous les biens, le fondement et la racine de toute vie vertueuse, que l'on n'aille plus se servir de ces paroles pour se justifier de sa négligence. Ni la chasteté seule et privée des autres biens ne saurait nous sauver, ni le soin des pauvres, ni la bonté, ni toute autre vertu; il faut que toutes ces choses concourent dans nos âmes. Or, c'est la prière qui leur sert de fondement et de principe. De même que la solidité d'un vaisseau et d'un édifice dépend de la solidité des parties inférieures, ainsi notre vie reçoit sa consistance de la prière : sans la prière, rien de bon, rien d'utile au salut ne nous arriverait.C'est pourquoi Paul ne cesse de nous y exhorter avec instance : « Persévérez dans la prière, nous dit-il, passez vos veilles à prier et à rendre grâces - Priez sans relâche, dit-il ailleurs et rendez grâces en toutes choses car telle est la volonté de Dieu - Priez en tout temps et en esprit, ajoute-t-il encore. Veillez pour cela et persévérez dans la prière»

C'est par ces pressantes et divines paroles que le chef des apôtres nous appelle à la prière. Puis donc que nous sommes ses disciples, ne cessons pendant notre vie de prier et d'arroser continuellement nos âmes de ces eaux rafraichissantes. Car la priére ne nous est pas moins indispensable à nous, hommes, que les eaux ne le sont aux arbres. Ni les arbres ne peuvent produire du fruit s'ils ne s'abreuvent par les racines, ni nous-mêmes ne pourrons produire les fruits précieux de la piété en dehors des eaux de la prière. 
St Jean Chrysostome (Sur la prière)

vendredi 10 mai 2013

Vêpres du Vendredi de la semaine du Renouveau, ton 6

Photo taken on 4 December 2006 (© giveawayboy / Flickr)

Merveille inouïe, / ce que le Maître des cieux / en toi, ô Vierge immaculée, a commencé d’accomplir; / car du ciel il est tombé / comme pluie en ton sein, / divine Épouse, faisant de toi / la Source d’où jaillissent tous les biens, / d’où s’épanche en abondance le flux / des bienfaits, des guérisons, / pour ceux dont l’âme a besoin d’être affermie / ou sollicitent la guérison de leur corps / dans les flots de la grâce. 

Ô Vierge, tu fais sourdre le flot des guérisons / sur les fidèles qui accourent en tout temps / à ta source, Épouse de Dieu; / comme un don généreux et abondant, / sur les malades tu répands / les remèdes guérisseurs; / tu rendis la vue aux aveugles s’approchant de toi, / tu redressas de nombreux estropiés / et pansas les blessures de tant de cœurs brisés; / des hydropiques, des asthmatiques tu as guéri les maux; / celui qui était mort, tu l’as vivifié par une triple effusion.

Ô Source, qui pourrait dire ton pouvoir souverain, / tes miracles, cet inépuisable trésor, / tes interventions surnaturelles pour nous guérir? / Sublimes bienfaits que tu répands sur nous tous, / car tu n’écartes pas seulement les graves maladies / de ceux qui accourent avec ardeur auprès de toi, / mais de leurs âmes tu laves aussi les passions, / leur conférant ta pureté, / toi qui procures au monde la grâce du salut. 

Réjouis-toi, Source vivifiante / submergeant, comme flot de la mer, / de tes miracles l’entier univers; / spirituel Océan / surpassant l’abondance du Nil / en l’effusion de la grâce de Dieu; / nouvelle fontaine de Siloé / faisant sourdre comme du rocher / l’eau des miracles étonnants; / toi qui possèdes la vertu du Jourdain, / tu es en outre la manne du salut, / riche et abondante pour qui se trouve dans le besoin, / Vierge et Mère du Christ, / qui répands sur le monde la grâce du salut. 

Fidèles, en des chants sublimes / célébrons la céleste Nuée, / la Vierge qui sur terre a fait pleuvoir, / comme l’eau du ciel, le Christ source-de-vie, / eau vive, flot divin, jaillissant / et faisant sourdre l’immortalité, / ambroisie et céleste nectar / qui ne s’épuise pas lorsqu’on en boit, / mais désaltère les âmes consumées par la soif; / ceux qui en boivent sobrement / de leur propre sein font jaillir / les flots divins qui répandent sur tous / l’inépuisable ondée de la grâce de Dieu.  

Amis de la fête, faisons retentir / les sonneries de trompe au milieu de nos chants, / dans l’exultation et les danses de joie; / près des flots intarissables de la vivifiante Source / que se rassemblent les princes et les rois / pour puiser à la source la grâce abondamment! / Elle a sauvé maint empereur, / son contact a fait lever / les malades de leur lit; / venez tous, fidèles et pasteurs, / buvons à la Nuée porteuse de pluie, / puisons à la source le flot du salut: / il procure la délivrance des maladies, / la force au milieu des dangers, / le rafraîchissement à ceux qui ont soif; / les aveugles y recouvrent la vue, / les sourds y trouvent l’ouïe, / les patients, la guérison; / ceux qui souffrent mille morts y découvrent la vie / et nous tous, la source qui verse à tout croyant / en tout lieu les ondes du salut; / aussi, battant des mains, nous chantons: / Vierge pure dont la Source répand / l’eau vive en un flot qui ne tarit, / pour tes serviteurs intercède sans répit. 

Tropaire de la Source vivifiante, ton 1
Ton temple, ô Mère de Dieu, / est devenu le Paradis, / faisant sourdre l’intarissable flot des guérisons, / et nous fidèles, comme à la Source vivifiante nous puisons / la santé et l’éternelle vie, / car tu intercèdes auprès de celui / qui est né de toi, le Christ notre Sauveur, / pour le salut de nos âmes.

Le Christ est ressuscité des morts ,/ par sa mort il a triomphé de la mort, / il nous délivre du tombeau / pour nous donner la vie.

(extraits de l'office de Vêpres du  Vendredi de la semaine du Renouveau - traduction de P. Denis d'éternelle mémoire. Texte de l'office sur le Forum orthodoxe)

jeudi 9 mai 2013

Laudes des Matines du Jeudi de la semaine du Renouveau, ton 5


Louez-le pour ses hauts faits, / louez-le pour sa suprême majesté.

Seigneur, malgré les scellés posés par les impies, / tu es sorti du tombeau / comme tu es né de la Mère de Dieu; / et, comme les Anges ne purent s’expliquer / ta mystérieuse incarnation, / les soldats ne purent observer le moment de ta sainte résurrection, / car cette double merveille est scellée pour les savants, / mais se révèle à ceux qui adorent avec foi / le mystère qu’ils célèbrent de leurs chants. / Donne-nous la joie et la grâce du salut.

Louez-le par l’éclat du cor, / louez-le sur la harpe et la cithare
.

Seigneur, tu as brisé les verrous de l’éternelle damnation, / tu as rompu les chaînes du tombeau; / en ressuscitant tu as abandonné ton linceul / pour témoigner de ton véritable ensevelissement pendant trois jours; / et, laissant la garde veiller sur le tombeau, / tu précédas les Apôtres en Galilée. / Grande est ta miséricorde, / Seigneur que l’univers entier ne peut contenir: / Sauveur, aie pitié de nous.

Louez-le sur la lyre et le chalumeau, / louez-le par la danse et le tambour.

Seigneur, les saintes femmes coururent au sépulcre pour te voir, / ô Christ qui as souffert pour nous; / et, lorsqu’elles furent arrivées, elles trouvèrent un Ange assis sur la pierre du tombeau; / et cet Ange leur dit: / Le Seigneur est ressuscité; / allez dire aux Apôtres qu’il est ressuscité des morts, / le Sauveur de vos âmes!

Louez-le par le son des cymbales, / louez-le par les cymbales triomphantes. / Que tout ce qui vit et respire loue le Seigneur!.


Seigneur, malgré les scellés tu es sorti du tombeau / et tu entras chez tes disciples, toutes portes fermées: / tu leur montras sur ton corps les souffrances qu’en ton amour tu enduras pour nous sauver. / Comme fils de David, tu supportas d’être meurtri, / mais en tant que Fils de Dieu / tu sauvas le monde entier. / Grande est ta miséricorde, / Seigneur que l’univers entier ne peut contenir: / Sauveur, aie pitié de nous.

mardi 7 mai 2013

Laudes des Matines du mercredi de la semaine du Renouveau, ton 4


Louez-le pour ses hauts faits, / louez-le pour sa suprême majesté.
Tu as souffert la mort sur la croix / et tu es ressuscité des morts: / Seigneur tout-puissant, nous glorifions ta sainte Résurrection.

Louez-le par l’éclat du cor, / louez-le sur la harpe et la cithare.

Par ta croix, ô Christ, tu nous as délivrés de l’antique malédiction, / par ta mort tu as anéanti le diable qui tyrannisait le genre humain, / par ta Résurrection tu as rempli de joie tout l’univers; / aussi nous te chantons: / Ressuscité d’entre les morts, Seigneur, gloire à toi.

Louez-le sur la lyre et le chalumeau, / louez-le par la danse et le tambour.

Par ta croix, ô Christ notre Sauveur, / conduis-nous vers ta vérité, / arrache-nous aux filets de l’Ennemi. / Ressuscité d’entre les morts, / relève-nous de notre chute dans le péché, / et que ta main, Seigneur, se tende vers nous, / à la prière de tes Saints.

Louez-le par le son des cymbales, / louez-le par les cymbales triomphantes. / Que tout ce qui vit et respire loue le Seigneur!


Fils unique et Verbe de Dieu, / tu n’as pas quitté le sein paternel / quand par amour pour les hommes sur terre tu es venu / et t’es fait homme, sans changement; / et dans ta chair tu as souffert de mourir en croix, / Dieu sauveur, impassible en ta divinité; / mais, ressuscité des morts, tu accordas / l’immortalité au genre humain, Seigneur tout-puissant.

Laudes des Matines du mardi de la semaine du Renouveau, ton 3



Louez-le pour ses hauts faits, / louez-le pour sa suprême majesté.  

Venez, tous les peuples, / connaître la puissance du mystère étonnant, / car le Christ notre Sauveur, / le Verbe qui était au commencement, / fut crucifié pour nos péchés / et se laissa mettre au tombeau, / puis il ressuscita des morts pour sauver l’univers: / prosternons-nous devant lui. 

 Louez-le par l’éclat du cor, / louez-le sur la harpe et la cithare. 

Tes gardiens racontèrent toutes tes merveilles, Seigneur, / mais l’assemblée des orgueilleux leur fit remettre des présents, / pensant cacher ainsi ta Résurrection, / que le monde entier glorifie: / Seigneur, aie pitié de nous. 

Louez-le sur la lyre et le chalumeau, / louez-le par la danse et le tambour. 

L’univers fut rempli de joie / à la nouvelle de ta sainte Résurrection, / et Marie Madeleine, venue près du tombeau, / trouva un Ange assis sur la pierre; / ses vêtements resplendissaient, / et il disait: Pourquoi cherchez-vous parmi les morts Celui qui vit? / Il n’est plus ici, car il est ressuscité: / comme il vous l’a dit, il vous précède en Galilée. 

Louez-le par le son des cymbales, / louez-le par les cymbales triomphantes. / Que tout ce qui vit et respire loue le Seigneur! 

Seigneur ami des hommes, / dans ta lumière nous verrons la lumière, / car tu es ressuscité des morts, / accordant le salut au genre humain / pour que la création entière te glorifie; / toi, le seul sans péché, prends pitié de nous.

lundi 6 mai 2013

Que Dieu se lève !

Voici que l'Ange clame à la Pleine de Grâce: 
Très Pure Vierge, exulte! 
Je le redis, exulte !
Car ton Fils ressuscite après trois jours de la tombe. 
Rayonne , rayonne Nouvelle Jérusalem, 
Puisque sur toi la gloire du Seigneur a resplendi.
Danse à présent et exulte Sion, Réjouis-toi Pure Déipare,
 en la Résurrection de ton Enfant;

Que Dieu se lève et que ses ennemis se dispersent,
 et que ceux qui le haïssent fuient devant sa Face.
Comme se dissipe la fumée qu'ils se dissipent;
comme fond la cire en face du feu.
Qu'ainsi périssent les pécheurs en face de Dieu ;
 et que les justes se réjouissent.


samedi 13 avril 2013

La prière d'intercession Par P. Paîssios



"On se demandera peut-être  : devons-nous supplier Dieu d'apporter Son aide ? Assurément ! Dieu est ému de nous voir compatir à notre prochain et Le supplier d'intervenir car Il peut alors le faire sans violer la liberté humaine. On voit ici la grande noblesse de Dieu, qui ne permet pas même au diable de protester. C'est pourquoi Il désire que nous Le supplions d'intervenir et Il désire intervenir aussitôt pour venir en aide à ses créatures. Si Dieu voulait Il pourrait dès maintenant lier le diable en enfer. S'Il le laisse encore agir, c'est pour notre bien : par le mal que le diable nous fait au moyen de ses coups, il chasse toutes les poussières de nos âmes. "
Geronda Païssios
 (Lettres1 aux novices)

mercredi 3 avril 2013

Le but de la prière par st Maxime le Confesseur


« Que le but de la prière soit pour nous le regard porté vers ce mystère de la déification, afin que nous sachions au lieu de quoi la kénose du Fils unique dans la chair nous a faits ce que nous sommes et d'où, et où, par la puissance de sa main qui aime l'homme, il a fait monter ceux qui avaient touché le fond de l'univers, sur lequel nous avait précipités le poids du péché, et que nous puissions ainsi aimer davantage Celui qui, avec tant de sagesse, nous a préparé un tel salut. Par ce que nous faisons, révélons que la prière est accomplie et manifestons, en le proclamant, que Dieu est vraiment Père par grâce. Mais montrons clairement que nous n'avons pas pour père de notre vie le malin qui, par les passions de l'infamie, tente toujours de dominer tyranniquement la nature, et ne prenons pas à notre insu la mort en échange de la vie, dès lors que chacun des adversaires partage naturellement avec ceux qui vont vers eux. L'un dispense la vie éternelle à ceux qui l'aiment. L'autre, en suggérant de céder volontairement aux tentations, suscite la mort en ceux qui s'approchent de lui.
Car, selon l'Ecriture, il y a deux modes de tentations. L'un porte au plaisir, l'autre à la douleur. L'un est délibéré, l'autre involontaire. L'un engendre le péché, et il nous a été ordonné par l'enseignement du Seigneur de prier pour ne pas y entrer, quand il dit : «Ne nous laisse pas entrer dans la tentation» et : «Veillez et priez, afin de ne pas entrer dans la tentation». L'autre protège du péché, en renversant par des adjonctions involontaires de peines notre penchant à l'aimer. Si on l'endure avec patience, et surtout si l'on n'y est pas attaché par les clous de la malice, on entendra le grand apôtre Jacques dire précisément : «Considérez comme une joie totale, mes frères, de tomber sur toutes sortes de tentations, car l'épreuve de votre foi suscite la patience, et la patience suscite l'expérience. Que l'expérience porte en elle une œuvre parfaite.» Le malin, dans sa méchanceté, s'adonne à deux tentations à la fois, à la tentation volontaire et à la tentation involontaire. En ensemençant et en excitant l'âme par les plaisirs du corps, il trame la première pour écarter de l'amour divin notre désir. Et voulant altérer la nature par la douleur, il sollicite fallacieusement la seconde, afin d’obliger l’âme abattue, affaiblie par les peines à émettre les pensées qui vont la séparer du Créateur. »
St Maxime le Confesseur
 ( Interprétation du Notre Père)

lundi 11 mars 2013

Demander des larmes dans la prière...



« Prie avant tout pour recevoir les larmes, afin que la rudesse inhérente à ton âme s’adoucisse par l’affliction, et que confessant à ton encontre au Seigneur tes transgressions, tu en obtiennes de Lui le pardon » (St Nil l’Ascète) 

« La repentance, profonde et sincère exprimée entre autres aussi par les larmes, est notre premier besoin fondamental et la condition de la prière spirituelle. Ces larmes-là adoucissent l'âme, qui était devenue dure et aigrie. Ce n'est que lorsque l'âme s'adoucit et se brise, qu'elle ressent sa culpabilité et confesse ses transgressions, demandant humblement et avec ferveur qu'elles lui soient pardonnées. Il est incontestable que le pardon jaillit de la Croix du Seigneur. C'est là la condition de toutes les conditions. Mais elle va de soi pour un chrétien. En ce qui nous concerne, nous avons besoin de l'aide et de la participation des larmes pour nous briser et nous "confesser", reconnaître nos péchés, afin d'apaiser Notre Seigneur, que nous avons méprisé, et dont nous n'avons pas estimé ce qu'Il avait fait pour nous. Mais peut-être ne nous a-t-Il pas fait don des larmes ? C'est aussi pourquoi notre saint dit qu’« avant tout », avant toute autre chose, il faut Lui demander le don des larmes de la repentance et de la componction.
Le charisme des larmes constitue un aspect particulier de la spiritualité orthodoxe. »
Archimandrite Eusebios Vittis
(in Aux cîmes de l'intelligible éd.Axios)

dimanche 3 mars 2013

La persévérance dans la prière et ses obstacles

"L'Apôtre divin lui-même enseigne qu'il faut prier continuellement [1] et persévérer dans la prière [2]. Et le Seigneur l'a dit : «Combien plus Dieu fera-t-il justice à ceux qui l'appellent nuit et jour [3]» et «Veillez et priez [4]». Il faut donc «toujours prier et ne pas se lasser  [5].» De même que celui qui persévère dans la prière a choisi une œuvre  plus fondamentale, de même il lui faut mener un grand combat et soutenir un effort continu, car à la persévérance dans la prière s'opposent les nombreux obstacles du vice : le sommeil, l'acédie, la pesanteur du corps, l'égarement des pensées, l'agitation de l'intelligence, le relâchement, et les autres œuvres mauvaises. Puis viennent les afflictions, les soulèvements des esprits du mal eux-mêmes, qui nous combattent et nous résistent avec acharnement et empêchent d'approcher Dieu l'âme qui sans relâche le recherche en vérité."  
St Macaire d’Égypte (Sur la prière)
[1] IThes. 5,17
[2] Rom. 12,12
[3] Lc 18,7
[4] Mat. 26,41
[5] Lc 18,1

jeudi 14 février 2013

La peur dans la prière, par St Symeon le Nouveau Théologien

St Syméon le Nouveau Théologien
"Si quand tu pries, tu as une frayeur, soit que tu entendes un bruit, soit que brille comme une lumière, soit qu'advienne quelque chose d'autre, ne te trouble pas. Mais bien plutôt persévère avec plus d'ardeur encore dans la prière. Car arrivent alors, venant des démons, une agitation, un frisson, un vertige, pour que tu te relâches et délaisses la prière, et que, tombé en leur pouvoir, tu sois désormais leur captif. Mais si quand tu achèves ta prière, brille sur toi une autre lumière dont il t'est impossible de rien dire, si ton âme s'emplit de joie, si tu désires le meilleur, si tu verses des larmes avec componction, sache que c'est là une visite de Dieu et un secours. Si tu demeures longtemps dans cet ébat, parce qu'il ne t'arrive rien de plus, bien que les larmes t'oppressent, retiens ton intelligence captive dans quelque travail manuel, et en cela tu seras humilié. Mais veille à ne pas délaisser la prière parce que te font peur les ennemis. Mais de même qu'un petit enfant effrayé par des épouvantails cesse de craindre dès qu'il se réfugie dans les bras de sa mère ou de son père, de même toi, si tu cours vers Dieu par la prière, tu échapperas à la peur des ennemis." St Syméon le Nouveau Théologien (Philocalie)