samedi 13 avril 2013

La prière d'intercession Par P. Paîssios



"On se demandera peut-être  : devons-nous supplier Dieu d'apporter Son aide ? Assurément ! Dieu est ému de nous voir compatir à notre prochain et Le supplier d'intervenir car Il peut alors le faire sans violer la liberté humaine. On voit ici la grande noblesse de Dieu, qui ne permet pas même au diable de protester. C'est pourquoi Il désire que nous Le supplions d'intervenir et Il désire intervenir aussitôt pour venir en aide à ses créatures. Si Dieu voulait Il pourrait dès maintenant lier le diable en enfer. S'Il le laisse encore agir, c'est pour notre bien : par le mal que le diable nous fait au moyen de ses coups, il chasse toutes les poussières de nos âmes. "
Geronda Païssios
 (Lettres1 aux novices)

mercredi 3 avril 2013

Le but de la prière par st Maxime le Confesseur


« Que le but de la prière soit pour nous le regard porté vers ce mystère de la déification, afin que nous sachions au lieu de quoi la kénose du Fils unique dans la chair nous a faits ce que nous sommes et d'où, et où, par la puissance de sa main qui aime l'homme, il a fait monter ceux qui avaient touché le fond de l'univers, sur lequel nous avait précipités le poids du péché, et que nous puissions ainsi aimer davantage Celui qui, avec tant de sagesse, nous a préparé un tel salut. Par ce que nous faisons, révélons que la prière est accomplie et manifestons, en le proclamant, que Dieu est vraiment Père par grâce. Mais montrons clairement que nous n'avons pas pour père de notre vie le malin qui, par les passions de l'infamie, tente toujours de dominer tyranniquement la nature, et ne prenons pas à notre insu la mort en échange de la vie, dès lors que chacun des adversaires partage naturellement avec ceux qui vont vers eux. L'un dispense la vie éternelle à ceux qui l'aiment. L'autre, en suggérant de céder volontairement aux tentations, suscite la mort en ceux qui s'approchent de lui.
Car, selon l'Ecriture, il y a deux modes de tentations. L'un porte au plaisir, l'autre à la douleur. L'un est délibéré, l'autre involontaire. L'un engendre le péché, et il nous a été ordonné par l'enseignement du Seigneur de prier pour ne pas y entrer, quand il dit : «Ne nous laisse pas entrer dans la tentation» et : «Veillez et priez, afin de ne pas entrer dans la tentation». L'autre protège du péché, en renversant par des adjonctions involontaires de peines notre penchant à l'aimer. Si on l'endure avec patience, et surtout si l'on n'y est pas attaché par les clous de la malice, on entendra le grand apôtre Jacques dire précisément : «Considérez comme une joie totale, mes frères, de tomber sur toutes sortes de tentations, car l'épreuve de votre foi suscite la patience, et la patience suscite l'expérience. Que l'expérience porte en elle une œuvre parfaite.» Le malin, dans sa méchanceté, s'adonne à deux tentations à la fois, à la tentation volontaire et à la tentation involontaire. En ensemençant et en excitant l'âme par les plaisirs du corps, il trame la première pour écarter de l'amour divin notre désir. Et voulant altérer la nature par la douleur, il sollicite fallacieusement la seconde, afin d’obliger l’âme abattue, affaiblie par les peines à émettre les pensées qui vont la séparer du Créateur. »
St Maxime le Confesseur
 ( Interprétation du Notre Père)