lundi 26 décembre 2016

Prière improvisée et prière confessionnelle par l'Ancien Ephrem de Katounakia [3]



Les prières improvisées sont utiles, surtout pour les débutants et les progressants. Nous commençons notre prière par une confession, comme si nous nous adressions personnellement à quelqu’un que nous rencontrons. Nous demandons d’abord pardon pour nos fautes, puis nous prions le Seigneur qu’Ils nous apprenne à faire sa volonté, à éviter les tentations, à nous libérer de nos passions et qu’Il nous accorde ce qui favorisera un vrai repentir. David disait : «Fais-moi connaître la voie où je dois marcher car vers toi j’ai élevé mon âme » (Ps. 142)

Cette manière de faire, que nous appelons «confessionnelle » est très bénéfique. En effet, le blâme de nous-mêmes, par lequel nous confessons continuellement nos multiples fautes, engendre l’humilité, qui est le siège de la divine grâce. «Dieu donne la grâce aux humbles» (Jacques 4,6), « J’ai été humilié, et il m’a délivré » (Psaume 114,6). Lorsque nous utilisons cette façon de faire pour mobiliser l’énergie de la grâce, celle-ci s’unit à notre intellect. Chaque souvenir de notre très doux Sauveur devient alors une source de joie et de paix, alors que la perception de ce monde et des choses sensibles nous semble odieuse et épuisante. «Je me suis souvenu de Dieu et j’ai été dans la joie.» (Psaume 76,4). Ainsi s’accomplit en vérité la parole de Saint Grégoire le théologien : «Il faut rappeler à notre esprit la pensée de Dieu plus souvent qu’on  ne respire.» 

Il n’est pas possible de décrire ce qui concerne la prière, on ne peut qu’en faire l’expérience et seuls ceux qui font cette expérience connaissent l'indicible sublimité de la prière.

(extrait de L'Ancien Ephrem, le disciple rempli de charismes par l'Ancien Joseph de Vatopaidi)

mercredi 21 décembre 2016

"Quand l’intellect ne se sent pas poussé à la prière" par le Bienheureux Ancien Ephrem de Katounakia [2]



L’intellect, instable et entraîné au mal par la dissipation et la curiosité, n’aime pas les restrictions ni le confinement en « prison ». Jusqu’à ce que la grâce lui ouvre la porte de la sensation de Dieu. Dès que cela se produit, l’intellect ne veut plus s’arracher à la douceur de l’union à Dieu, là où se trouvent la nourriture et la jouissance des anges, la gloire et la joie des justes et l’avant-goût de la vie éternelle. 

Lorsque l’âme n’est pas bien disposée et s’assoupit, et que, par conséquent, l’intellect ne se sent pas poussé à la prière, nous devons trouver des moyens de la stimuler, comme lorsqu’on présente un plat savoureux à quelqu’un qui n’a pas d’appétit. Il n’est pas étonnant que ceux « dont le cœur a de mauvais desseins » (Gn. 8,21), ceux qui se laissent entraîner par des influences diverses, manquent d’ardeur pour la prière. À ces moments-là, il nous faut nous stimuler nous-mêmes par des pensées et des contemplations appropriées. Tournons notre intellect vers les souffrances du Christ, en nous représentant par la pensée l’image de la crucifixion ; songeons aux différents témoignages des millions de héros de notre foi ; considérons la signification de notre divine destinée, nous qui possédons l’image et la ressemblance de notre Créateur. Toutes ces choses-là réveillent le sens du devoir dans notre intellect endormi, particulièrement si nous y associons le blâme de nous-mêmes, qui a le pouvoir de secouer notre engourdissement. 

« Quand je me trouve dans un état aussi funeste et misérable bien vu nous disait le bien heureux Ancien, je m’imagine me trouvant devant le redoutable tribunal lors du second avènement du Christ. Je vois le Seigneur, après son jugement, emmenant avec lui les siens et s’en allant dans le Royaume éternel. Moi, il m’a exclu et je sens qu’il n’y a plus pour moi le moindre espoir de le revoir ou d’obtenir miséricorde, alors je me mets à crier et à verser des larmes innombrables. » 

Mais ces images, figures et pensées que nous mobilisons au début pour pousser notre intellect à la prière, nous devons les abandonner complètement dès que la prière commence à agir, sans quoi elles nous distrairaient. À l’heure de la prière, il n’est besoin d’aucune figure, image ou représentation. L’intellect, libre de toute couleur et figure, n’est mû que par sa seule inclination vers Dieu et va là où la grâce le pousse. La première sensation qui naît de la prière est la joie, puis viennent toutes les autres comme Saint-Paul nous le décrit (voir Gal. 5,22).
(extrait de L'Ancien Ephrem, le disciple rempli de charismes par l'Ancien Joseph de Vatopaidi)

jeudi 15 décembre 2016

"L’obéissance engendre la prière, et la prière engendre la théologie" par le Bienheureux Ancien Ephrem de Katounakia [2]

Priez sans cesse 

Si la rigueur de l’obéissance se trouvait en tête des enseignements de Papa Ephrem, la prière, qui agissait immédiatement dans son cœur et dont il faisait sans cesse l’expérience, en constituait le parallèle. La parole de l’Évangile : « Demandez et vous recevrez » (Jean, 16,24) fonde la doctrine de notre complète nullité, puisque, comme le dit le Seigneur lui-même : «Sans moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jean, 15,5). C’est précisément pour cette raison que la prière doit être incessante. 

Si le « Priez sans cesse » ( I Th. 5, 17) nous est un précepte, Papa Ephrem l’a intégralement mis en pratique, car à toutes les étapes de sa vie, il n’a jamais pu supporter que sa prière s’interrompe. 

Qui pourrait nous comprendre si nous tentions de décrire la hauteur et la profondeur de la prière de son cœur ? Celle-ci le transfigurait, le transportant dans des visions célestes et le ravissant en extase. 

Il nous disait sans cesse : «L’obéissance engendre la prière, et la prière engendre la théologie », ce qu’il avait appris de l’ancien Joseph quand il était jeune, il l’enseignait à son tour aux débutants qui lui posaient sans cesse des questions sur la prière. Comment faut-il prier au début ? Qu’est-ce que la prière du cœur ? Pouvons-nous garder des images dans notre esprit au moment de la prière ? 

Il répondait simplement et clairement à toutes ces questions, révélant sans le vouloir les hauteurs qu’il avait atteintes dans la connaissance des mystères surnaturels de la grâce divine. 

La prière monologique, c’est le «Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi. ». Notre intellect apprendra et retiendra d’autant plus facilement les paroles que nous lui imposons, qu’elles seront peu nombreuses. Les formes de prière, elles, sont par contre variées. Elles dépendent des dispositions et des besoins de chaque personne. La prière peut se faire demande, intercession, supplication, louange, action de grâces et souvent même, «louable insolence » grâce à laquelle la bonté infinie et l'amour sans limite de Dieu pour l’homme se penchent sur celui qui le supplie sans cesse dans une humilité profonde. 

Quoi qu’il en soit, la prière reste toujours le travail le plus fatiguant et le plus laborieux d’où l’exhortation de l’apôtre Paul : « Soyez assidus à la prière » (Col, 4,2).

(extrait de L'Ancien Ephrem, le disciple rempli de charismes par l'Ancien Joseph de Vatopaidi)

lundi 12 décembre 2016

La prière est le plus grand don de Dieu par Gerondissa Makrina



«Quand quelqu’un a la prière, l’Esprit Saint est actif en son âme, c’est -à-dire qu’il héberge l’Esprit Saint. Remarquez comme on dit souvent à propos de ceux qui ont acquis la prière mentale : «Quel homme! Son visage resplendit!». La prière est une œuvre miraculeuse. Elle est le plus grand don de Dieu, et lorsque l’amour de Dieu vient à l’homme pendant sa prière, c’est comme s’il se baignait dans cet amour. Si nous acquérons la prière, la lumière apparaîtra dans notre âme, ainsi qu’une forme de protection, car Dieu ne nous abandonne pas ; Il nous couvrira de Sa protection. Quand on progresse dans la prière, on comprend certains états que l’on ne pouvait pas même imaginer auparavant. C’est comme si on avançait toujours plus profondément dans la lumière éternelle, tout en se voyant comme de l’intérieur de nous-même. Tout cela arrive suite à une obéissance parfaite et à l’humilité, à une grande précision, évitant de se dire «Ce n’est pas grave, ne nous inquiétons pas. Ne nous soucions pas des choses petites et insignifiantes»

jeudi 8 décembre 2016

Prières pour la Sainte Confession, par saint Nicodème de la Sainte Montagne

Святой Никодим святогорец

Prière avant la Sainte Confession


Ô Père des miséricordes d’avant les siècles, et Dieu attentif à toutes les supplications, moi le misérable, désireux de mettre à l’épreuve ma conscience en regard de mes offenses, je crains grandement et je tremble, parce que la façon dont je vis t’est parfaitement claire, et ni le moindre de mes actes ni aucune de mes pensées ne pourraient être dissimulés à ton regard. Par conséquent, je Te demande en toute humilité, par les miséricordes de Ton Fils unique, de m'accorder la grâce de bien reconnaître, haïr et corriger tous mes péchés. Donne-moi, ô Père des lumières, Ton Saint Esprit, pour me rappeler les péchés que j'ai oubliés, pour contraindre mon cœur à la contrition, et pour me conduire à la repentance pour ces péchés, afin que je puisse les haïr, et capable de m'éloigner de tout péché qui survient. Et toi, ô Vierge Génitrice de Dieu, Mère de miséricorde, et Refuge des pécheurs, nourris-moi, je t'en conjure, et soutiens-moi devant le tribunal de la compassion et de la justice de Dieu, afin que je puisse reconnaître tous mes péchés, les haïr de tout cœur et les confesser. Et de même, ô saint Ange, gardien de mon âme, je te supplie de m'aider dans cette œuvre qui est si nécessaire pour mon salut éternel. Amen.


Prière après la sainte confession


Je te rends grâce de toute mon âme, mon Rédempteur, et par-dessus tout Médecin philanthrope du genre humain, car avec le très précieux baume de Ton Sang Créateur de Vie, Tu guéris les plaies de mon âme, et Tu me purifies de la lèpre de mes péchés. Je connais Ta divine compassion, avec laquelle Tu m'as amené à la repentance, moi le pécheur, trois fois misérable, alors que tant d'autres sont actuellement torturés dans la colère de Ta justice dans l’Hadès. Reçois donc ma confession, je T’en supplie, mon Seigneur, par les intercessions de Ta Mère, la Génitrice de Dieu et toujours Vierge Marie, et de tous tes Saints, et si quelque chose y manque ou est incomplet de quelque façon, daigne y pourvoir par Ta divine compassion et Ton amour pour l'homme, et par la grâce de Ta miséricorde je Te supplie de me pardonner toutes mes transgressions, et de corriger ma conduite, afin de produire des fruits dignes de la repentance, et ainsi, choisissant dans cette présente vie de demeurer résolument dans la vertu, puissé-je devenir digne de participer à ta Divine gloire dans les Cieux. Amen.