Il est impossible à l'homme de jouir de la familiarité divine en dehors de 1’action de l’Esprit : sa présence et son intervention dans les saints combats est nécessaire pour que nous les abordions, que nous fléchissions le genou, et que nous nous mettions à implorer et à prier.
Comme s'entretenir avec Dieu est une chose au-dessus de l'homme, il faut que la grâce de l’Esprit vienne nous fortifier, nous affermir, et nous faire comprendre cet honneur
incomparable. Aussi, lorsque vous saurez que vous vous entretenez avec Dieu et que l’Esprit agit en votre âme au moment de la prière, vous ne permettrez pas au démon
de se glisser par aucune voie dans cette âme que l'Esprit a sanctifiée. Si les gens qui s'entretiennent avec le prince et qui sont honorés de sa familiarité, ne daignent plus s'entretenir avec des mendiants et des misérables;
celui qui s'est entretenu par la prière avec Dieu ne daignera plus accepter l'entretien de l'esprit de malice et d'impiété. C'est l'esclave des voluptés qui s'entretient véritablement
avec les démons et qui reproduit leur démence; mais
celui qui pratique la tempérance et la justice, vit dans la
société des anges, et imite la grandeur de leurs sentiments. À mes yeux, celui qui appellerait la prière le nerf
de l'âme exprimerait la vérité. Comme les nerfs donnent
au corps l'unité, le mouvement, la rectitude, la vie, la
consistance, de telle sorte que, si on les coupait, l'harmonie
du corps serait entièrement brisée; ainsi
les saintes
prières donnent aux âmes leur consistance, leur harmonie,
et leur permet de fournir aisément la course de la piété.
Vous priver de la prière, ce serait retirer le poisson de
l’eau ; car, si l’eau est nécessaire à la vie du poisson, la
prière l’est à la vôtre. C'est par la prière que vous pourrez
prendre votre essor, franchir les cieux et vous approcher
de la Divinité. Ces considérations suffisent pour montrer
la vertu d'une sainte prière : il sera bon toutefois d’ouvrir
les divines Écritures et d'apprendre de la bouche du Christ
les trésors que la prière procure à ceux qui veulent lui
consacrer toute la vie :
Luc 18 [1] Et il leur disait une parabole sur ce qu’il leur fallait prier sans cesse et ne pas se décourager. [2] «Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et n’avait de considération pour personne. [3] Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait le trouver, en disant : Rends-moi justice contre mon adversaire ! [4] Il s’y refusa longtemps. Après quoi il se dit : ‘J’ai beau ne pas craindre Dieu et n’avoir de considération pour personne, [5] néanmoins, comme cette veuve m’importune, je vais lui rendre justice, pour qu’elle ne vienne pas sans fin me rompre la tête’.» [6] Et le Seigneur dit : «Écoutez ce que dit ce juge inique. [7] Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit, tandis qu’Il patiente à leur sujet ! [8] Je vous dis qu’Il leur fera prompte justice.
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