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St Prophète Jonas |
En premier lieu ce sont les Ninivites qui nous apparaissent comme ayant été délivrés, par la prière, de tant de crimes innombrables envers Dieu (Jonas III). Dès que la prière eut pénétré dans leur cœur, elle y ramena la justice, arracha en un moment la ville à l'impureté, à l'iniquité et aux prévarications dans lesquelles elle était plongée ; plus forte que des habitudes invétérées, elle y établit le règne des lois célestes, et y implanta avec elle l
a chasteté, l'humanité , la mansuétude et le soin des pauvres. C'est le cortège sans lequel la vertu ne saurait habiter dans une âme ; dans toutes les âmes où elle établit sa demeure, elle y amène toute justice, elle les forme à la vertu et en bannit le vice. Si quelqu'un fût entré dans la ville de Ninive, connaissant ce qu’elle était autrefois, il ne l’eût certainement pas reconnue, tant ce passage d’une vie de crimes à la piété avait été rapide. De même qu’on ne reconnaîtrait point une femme pauvre et couverte de haillons, si on la rencontrait ensuite couverte de vêtements d’or ; de même quiconque eût vu auparavant Ninive dans son indigence et dans sa pauvreté en fait de trésor spirituels, eût ignoré quelle était cette ville dont la prière avait si profondément bouleversé les coutumes et mœurs, et qu’elle avait ramenée à la vertu. Une femme aussi, après avoir passé toute sa vie dans l'impureté et la
débauche, ne fit que se jeter aux pieds du Christ, et elle en obtint le salut. Mais
la prière ne se borne pas a effacer les péchés, elle conjure les dangers les plus pressants.
David, ce roi et ce prophète également admirable, remporta par la prière de
nombreuses et difficiles victoires; ne donnant à ses soldats d’autre arme que la prière, et leur permettant ainsi de vaincre dans la sécurité et le calme. Les autres rois mettaient leurs espérances de salut dans l'habileté et l'expérience des généraux, dans leurs archers, leurs l'antassins et leurs cavaliers, mais le grand roi David donnait pour boulevard à son armée de saintes prières : il ne jetait point ses regards sur les sourcils de ses généraux et des chefs de son infanterie et de sa cavalerie,
il n'amassait point de l'argent, il ne préparait point des armes; c'est du Ciel qu'il attendait toute sorte d’armes divines. Car
la prière est en vérité une panoplie divine et céleste, et il n'en faut pas d'autre pour protéger efficacement ceux qui s'abandonnent à la conduite de Dieu. Bien souvent l'habileté et la valeur des fantassins, l'expérience et les ruses des archers sont déconcertées par la vigilance de l'ennemi, par le courage des adversaires, et par plusieurs autres moyens. Quant à la prière, c'est une arme irrésistible, un bouclier impénétrable, qui repousse un soldat et des milliers de légions avec la même facilité. Cet admirable David triompha de Goliath, qui se précipitait sur lui comme un démon terrible, non par le glaive et les armes, mais par la prière. Ainsi, l
a prière est pour les rois une arme redoutable dans les batailles; elle est pour
nous une arme redoutable centre les démons. Ainsi le roi Ezéchias triompha dans la guerre contre les Perses sans avoir mis d'armée on campagne. et n'ayant opposé que ses prières à la multitude de ses ennemis. Ainsi il échappa à la mort en se prosternant avec une piété touchante devant le Seigneur, en sorte que la prière seule rappela ce prince à la vie. (I Rois17 ; IV Rois19 ; Is. 37)
(à suivre)
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