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mercredi 25 octobre 2017

Le fruit mur de la prière par Geronda Moïse l'Agiorite

Le pouvoir de la prière se trouve dans son fruit mûr, de plus en plus savouré par le croyant tant qu'il persiste dans un long combat. Abba Nil dit que la prière est une protection contre la tristesse et le découragement, ce qui signifie que la prière protège l'âme des péchés de la tristesse découragée, du découragement, de l'oppression et du désespoir. Et il ajoute: "C'est la prière qui fleurit l'esprit de douceur et de paix." Ces vertus sont des fruits de la prière, non acquis par une action momentanée, mais nécessitant un effort fervent continu.

Le très perspicace Saint Jean de l'Échelle  réfère à la prière en tant que source de vertus, nourriture de l'âme, illumination de l'esprit, arme qui coupe le désespoir, dépassement du chagrin, réduction de la colère, miroir du progrès, indicateur de la modération et vrai reflet de notre condition spirituelle.

in Athonite Flowers: Seven Contemporary Essays on the Spiritual Life

jeudi 10 août 2017

St Basile Le Grand : comment toujours rendre grâce [4]

LES LARMES ET LA JOIE

Mais le même Apôtre nous engage à pleurer ceux qui pleurent (Ro 12, 15). Écrivant aux Galates, il pleurait sur les ennemis de la croix du Christ (Ph 3, 18). Qu’est-il besoin de citer Jérémie, qui a tant pleuré ; Ézéchiel, qui, par l’ordre de Dieu, écrit les lamentations des princes (Éz 2, 9 - 7, 27), et beaucoup d’autres saints qui versent des larmes ? Hélas ! ma mère, pourquoi m’avez-vous mis au monde ? (Jr 15, 10) Hélas ! on ne trouve plus de saint sur la terre ; parmi les hommes on n’en trouve plus aucun qui agisse avec droiture. Hélas ! je suis comme un homme qui dans la moisson ne recueille qu’une vile paille (Mi 7, 1-2). En un mot, examinez les paroles des justes ; et si vous trouvez que partout ils font entendre une voix triste, vous serez convaincu que tous déplorent les misères de ce monde, et les maux de cette vie malheureuse. Hélas ! dit saint Paul avec David, pourquoi mon pèlerinage a-t-il été prolongé (Ps 119, 5) ? Il désire d’être dégagé des liens du corps et de vivre avec Jésus-Christ (Phi 1, 23) : il s’afflige donc de la durée de son pèlerinage comme étant un obstacle à la joie éternelle qu’il attend. David, dans ses cantiques, nous a laissé une lamentation sur la mort de son ami Jonathan. Il a pleuré même son ennemi. Votre mort me pénètre de douleur, ô mon frère Jonathan ! Filles d’Israël, pleurez sur Saül (2 R 1, 24.26). Il pleure ce prince comme étant mort dans le péché, et Jonathan comme lui ayant été uni étroitement durant toute sa vie. Qu’est-il nécessaire de rapporter d’autres exemples ? Le Seigneur lui-même a pleuré sur Lazare et sur Jérusalem (Jn 11, 35 ; Lc 19, 41) : il trouve heureux ceux qui s’affligent et qui pleurent (Mt 5, 5 ; Lc 6, 21). Or, dira-t-on, comment ces exemples s’accordent-ils avec le précepte de l’Apôtre : Réjouissez-vous toujours ? Les larmes et la joie ne viennent pas du même principe. Les larmes sont causées par l’impression d’un accident imprévu : c’est comme un coup qui frappe l’âme, qui la resserre, qui fait que le sang se rassemble et se presse dans le cœur. La joie est un transport de l’âme qui est agréablement flattée par quelque événement heureux. Le corps offre différents symptômes de la joie et de la tristesse. Un chagrin violent fait pâlir le visage, le rend livide et le refroidit. Dans la joie, il devient brillant, il se peint d’une couleur vermeille ; on dirait que l’âme veut s’échapper, et que le plaisir qu’elle éprouve se répand au-dehors.

mardi 8 août 2017

St Basile Le Grand : comment toujours rendre grâce [3]

"Ceux donc qui n’entrent pas dans les sentiments de l’Apôtre, qui ne comprennent pas qu’il nous exhorte à mener une vie évangélique, ont la hardiesse de lui faire des reproches, comme s’il nous ordonnait des choses impossibles. Qu’ils sachent que, par la bonté de Dieu, nous avons mille sujets de nous réjouir. Nous sommes passés du néant à l’existence ; nous avons été faits à l’image du Créateur ; nous avons reçu l’esprit et la raison, qualités qui sont la perfection de l’homme et qui l’élèvent à la connaissance du Très-Haut. Les beautés des créatures visibles sont comme un livre ouvert à nos yeux, dans lequel nous pouvons lire et apprendre la providence universelle et la grande sagesse du Dieu au-dessus de tout. Nous avons la faculté de discerner le bien d’avec le mal, instruits par la nature même à choisir ce qui nous est convenable, et à fuir ce qui nous est nuisible. Éloignés de Dieu par le péché, nous avons été réconciliés par le sang de son Fils unique, qui nous a délivrés d’une honteuse servitude. Nous avons l’espérance de ressusciter un jour, de participer au bonheur des anges, au royaume céleste, aux biens que Dieu nous a promis, qui surpassent tout ce que la raison peut imaginer. Tous ces avantages ne sont-ils pas de nature à nous combler de joie et à nous causer une satisfaction inaltérable ? Croirons-nous que celui qui se livre aux plaisirs de la bonne chère, dont les oreilles sont flattées par les sons de la musique, qui se couche et s’endort dans un lit délicat, goûte vraiment un contentement ? Pour moi, je pense que les personnes sensées doivent déplorer le malheur d’un tel homme, et que ceux-là seulement sont heureux qui supportent les peines de la vie présente dans l’espoir d’une vie future, qui sacrifient les choses passagères pour mériter les éternelles. Quand ils seraient au milieu des flammes comme les trois enfants de Babylone, quand ils seraient enfermés avec des lions, quand ils seraient dévorés par une baleine, pourvu qu’ils soient étroitement avec Dieu, nous devons croire qu’ils jouissent d’un parfait bonheur et qu’ils vivent dans la joie, peu touchés des maux présents, réjouis par l’espérance des biens qu’ils attendent. Un généreux athlète, une fois entré dans l’arène de la piété, doit supporter avec courage les coups de ses adversaires, animés par l’espoir d’une couronne glorieuse. Dans les combats gymniques, les athlètes accoutumés à de pénibles exercices ne sont pas effrayés des blessures qu’ils peuvent recevoir, mais ils attaquent de près leurs antagonistes, et ne comptent pour rien toutes les peines qu’ils endurent par le désir d’une proclamation honorable. Ainsi, quelque malheur qui arrive à l’homme vertueux, il ne peut troubler la joie qu’il goûte, parce que, sans doute, l’affliction produit la patience, la patience l’épreuve, l’épreuve l’espérance, et que cette espérance n’est point trompeuse (Ro 5, 3). Aussi le même saint Paul nous exhorte-t-il ailleurs à être patients dans les afflictions, et à nous réjouir dans l’espérance (Ro 12, 12). Or c’est l’espérance qui rend la joie éternelle compagne de la vertu." à suivre
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dimanche 6 août 2017

St Basile Le Grand : comment toujours rendre grâce [2]

"Que dirons-nous à cela ? Sans doute saint Paul a-t-il d’autres objets en vue, lorsqu’il s’efforce d’élever en haut et de porter à la contemplation des choses célestes nos âmes qui rampent sur la terre ; des hommes qui ne peuvent atteindre les hautes pensées du législateur, qui, semblables à des animaux vivant dans la boue, se plongent dans des passions charnelles et terrestres, demandent si les préceptes de l’Apôtre sont possibles. Saint Paul demande de se réjouir toujours, non à des hommes ordinaires, mais à ceux qui lui ressemblent, à ceux qui ne vivent plus dans leur chair, mais qui ont Jésus-Christ vivant en eux, parce que l’union étroite avec le souverain bien ne permet pas de sentir les maux qui affligent la chair. Oui, quand bien même la chair serait coupée en morceaux, le mal reste dans le corps, sans pouvoir arriver jusqu’à la partie intelligente de l’âme. Si, suivant le précepte de l’Apôtre, nous avons mortifié nos membres terrestres (Col 3, 5), si nous portons dans nos corps la mortification du Seigneur Jésus (2 Co 4, 10), il arrivera nécessairement que les coups portés à un corps mortifié ne parviendront pas jusqu’à l’âme qui n’aura plu avec le corps aucune communication. Les affronts, les pertes de biens, les morts des proches, n’iront pas jusqu’à l’âme, et ne l’abaisseront pas à s’inquiéter des maux corporels. Si ceux qui tombent dans des malheurs pensent comme l’homme parfait, ils ne lui causeront point de peine par leurs chagrins, puisqu’eux-mêmes supportent sans peine ce qui leur arrive. S’ils vivent suivant la chair, ils ne lui causeront pas encore de peine, mais ils seront jugés par lui dignes de pitié, moins à cause des disgrâces qu’ils éprouvent, qu’à cause de leur mauvaise disposition. En général, une âme parfaitement soumise aux volontés du Créateur, qui met son plaisir à contempler les beautés célestes, ne perdra point sa joie et son contentement au milieu de toute cette foule de maux qui affligent la chair ; mais ce qui est pour les autres un sujet de tristesse, sera pour elle un surcroît de satisfaction. Tel était l’Apôtre, qui se complaisait dans ses faiblesses, dans ses afflictions, dans ses persécutions, qui se glorifiait de sa pauvreté et de ses besoins. Il s’applaudissait de la faim, de la soif, du froid, de la nudité, des détresses, enfin de tous les maux qui rendent les autres insupportables à eux-mêmes et leur font trouver la vie ennuyeuse." (à suivre)

mardi 13 juin 2017

St Basile Le Grand : comment toujours rendre grâce [1]

"Réjouissez-vous toujours, priez sans cesse, rendez grâces à Dieu en toutes choses"  St Apôtre Paul (1 Th 5, 16)

"Quelle est cette vertu, disent-ils, de livrer son âme jour et nuit à la joie et au contentement ? Est-il possible d’ailleurs d’y parvenir au milieu de cette foule de maux imprévus dont nous sommes sans cesse assaillis, qui attristent nécessairement l’âme, et qui font qu’il est plus impossible d’être joyeux et satisfait, que de ne pas sentir de douleur lorsqu’on est plongé dans une chaudière bouillante, ou qu’on est percé de la pointe d’une épée. Parmi ceux qui nous écoutent maintenant, il est peut-être quelqu’un qui déraisonne de la sorte, et qui, pour excuser sa lâcheté à observer les préceptes, reproche au législateur qu’il ordonne des choses impossibles. Puis-je, dit-il, goûter une joie perpétuelle, lorsque les sujets de me réjouir ne dépendent pas de moi ? Ce qui cause de la joie est hors de nous et ne dépend pas de nous ; la présence d’un ami, un long commerce avec ceux de qui nous tenons le jour, des richesses qu’on acquiert, des honneurs qu’on reçoit, le passage d’une maladie dangereuse à la santé, une maison qui regorge de biens, une table chargée de mets délicats, des amis qui partagent notre satisfaction, des paroles et des spectacles agréables, la santé des personnes qui nous touchent le plus près, en un mot, toutes les prospérités et tous les honneurs de la vie. Non seulement les choses fâcheuses qui nous arrivent à nous-mêmes nous chagrinent, nous sentons encore les disgrâces de nos amis et de nos proches. Ainsi la joie et le contentement de l’âme résultent du concours de tous ces objets. Outre cela, si nous voyons la chute de nos ennemis, des accidents arrivés à ceux qui nous ont fait du mal, les succès de ceux qui nous ont obligés, enfin si nous n’éprouvons ni ne craignons aucun des maux qui troublent notre vie, c’est alors que notre âme pourra être dans la joie. Comment donc nous donne-t-on un précepte qui ne dépend pas de nous, mais de causes étrangères ? Comment aussi prierai-je sans cesse, lorsque les nécessités corporelles cause à l’âme une infinité de distractions, et l’occupent tellement qu’il lui est impossible, vu les bornes de sa nature, de se livrer à d’autres soins ? Il m’est encore ordonné de rendre grâce à Dieu en toutes choses. Lui rendrai-je donc grâce étant mis à la torture, déchiré de coups de fouet, étendu sur la roue, attaché au chevalet, les yeux arrachés, diffamé par un ennemi, mourant de froid et de faim, privé tout à coup de mes enfants ou de ma femme, ruiné subitement par un naufrage, tombé entre les mains des voleurs ou des pirates, couvert de blessures, noirci de calomnies, menant une vie errante ou languissant dans une prison ? Voilà, sans parler de beaucoup d’autres, les reproches qu’on fait au législateur ; voilà comment on croit excuser ses fautes, en décriant les préceptes comme impossibles." in Homélies, discours et lettres choisis de saint Basile le Grand, traduits par M. l’Abbé Auger, Guyot, Lyon 1927 (à suivre)

samedi 1 avril 2017

Bienheureuse sainte Marie, guide pour les pécheurs


L es convoitises de l'âme et les passions de la chair, tu les as tranchées par le glaive de la retenue ; les reproches des pensées, sous le silence de l'ascèse ; par les flot de tes larmes, tu as arrosé tout le désert, et tu nous as donné les fruits du repentir c'est pourquoi ô Sainte, nous célébrons ta mémoire.

SAINTE MARIE L'ÉGYPTIENNE, BIENHEUREUSE, DÉIFIÉE PAR TES ACTES, MAINTENANT TE TENANT CONSTAMMENT PRÈS DU CHRIST, 
PRIE-LE DE SAUVER NOS ÂMES