Sans l'assistance divine, aucun bien n'entrerait dans nos âmes. Dieu, par son assistance, partage nos peines et les allège singulièrement, lorsqu'Il voit que nous aimons la prière, que nous l'implorons assidûment, et que nous espérons obtenir par cette voie toute sorte de biens. Quand je vois une âme qui n’aime pas la prière et qui n'a pas pour elle une affection vive et ardente, c'est une preuve pour moi qu’il n’y a rien de grand dans cette âme. Quand je vois, au contraire, une âme qui ne se rassasie jamais d’honorer Dieu et qui met au nombre de ses plus grands malheurs celui de ne pouvoir prier sans cesse, je découvre dans cette âme le culte solide de toutes les vertus et le temple même de Dieu.
Si, d’après le sage Salomon, le vêtement d’un homme, sa démarche, son sourire publient ce qu’il est, à plus forte raison les prières et la piété seront-elles un indice d’une parfaite justice : vêtements spirituels et divins, elles répandent sur nos âmes la grâce et la beauté, elles ordonnent la vie de chacun de nous, ne permettent pas qu'aucun sentiment de malice ou de folie règne dans notre coeur; elles nous pénètrent de respect pour Dieu et pour les honneurs qu'Il nous dispense, nous instruisent à repousser toutes les
illusions de l'esprit pervers, à mettre en fuite les pensées indignes et honteuses, et nous inspirent à tous le mépris de la volupté.
C'est le seul orgueil qui convienne aux serviteurs du Christ de se refuser à servir l'ignominie, et
de maintenir leur âme dans la pureté et dans la liberté. Du reste, tout le monde comprend aisément, j'aime à le croire, l'impossibilité absolue de pratiquer la vertu sans la prière, et de la pratiquer durant toute la vie. Et comment pratiquer la vertu, si l’on ne va se prosterner fréquemment aux pieds de Celui qui la dispense et qui la donne ? Comment désirer d'être chaste et juste, si l’on n’est point heureux de s'entretenir avec Celui qui nous demande ces vertus et bien d’autres encore ? Je veux vous montrer brièvement que, fussions-nous couverts de péchés, la prière nous en purifie aussitôt. Après cela, quoi de plus noble, quoi de plus divin que la prière puisqu'elle est pour les maladies des âmes un remède souverain ? (à suivre)
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