L’intellect, instable et entraîné au mal par la dissipation et la curiosité, n’aime pas les restrictions ni le confinement en « prison ». Jusqu’à ce que la grâce lui ouvre la porte de la sensation de Dieu. Dès que cela se produit, l’intellect ne veut plus s’arracher à la douceur de l’union à Dieu, là où se trouvent la nourriture et la jouissance des anges, la gloire et la joie des justes et l’avant-goût de la vie éternelle.
Lorsque l’âme n’est pas bien disposée et s’assoupit, et que, par conséquent, l’intellect ne se sent pas poussé à la prière, nous devons trouver des moyens de la stimuler, comme lorsqu’on présente un plat savoureux à quelqu’un qui n’a pas d’appétit. Il n’est pas étonnant que ceux « dont le cœur a de mauvais desseins » (Gn. 8,21), ceux qui se laissent entraîner par des influences diverses, manquent d’ardeur pour la prière. À ces moments-là, il nous faut nous stimuler nous-mêmes par des pensées et des contemplations appropriées. Tournons notre intellect vers les souffrances du Christ, en nous représentant par la pensée l’image de la crucifixion ; songeons aux différents témoignages des millions de héros de notre foi ; considérons la signification de notre divine destinée, nous qui possédons l’image et la ressemblance de notre Créateur. Toutes ces choses-là réveillent le sens du devoir dans notre intellect endormi, particulièrement si nous y associons le blâme de nous-mêmes, qui a le pouvoir de secouer notre engourdissement.
« Quand je me trouve dans un état aussi funeste et misérable bien vu nous disait le bien heureux Ancien, je m’imagine me trouvant devant le redoutable tribunal lors du second avènement du Christ. Je vois le Seigneur, après son jugement, emmenant avec lui les siens et s’en allant dans le Royaume éternel. Moi, il m’a exclu et je sens qu’il n’y a plus pour moi le moindre espoir de le revoir ou d’obtenir miséricorde, alors je me mets à crier et à verser des larmes innombrables. »
Mais ces images, figures et pensées que nous mobilisons au début pour pousser notre intellect à la prière, nous devons les abandonner complètement dès que la prière commence à agir, sans quoi elles nous distrairaient. À l’heure de la prière, il n’est besoin d’aucune figure, image ou représentation. L’intellect, libre de toute couleur et figure, n’est mû que par sa seule inclination vers Dieu et va là où la grâce le pousse. La première sensation qui naît de la prière est la joie, puis viennent toutes les autres comme Saint-Paul nous le décrit (voir Gal. 5,22).
(extrait de L'Ancien Ephrem, le disciple rempli de charismes par l'Ancien Joseph de Vatopaidi)
(extrait de L'Ancien Ephrem, le disciple rempli de charismes par l'Ancien Joseph de Vatopaidi)
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