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mercredi 27 août 2014

SUR LA PRIÈRE (11) par St JEAN CHRYSOSTOME La prière transforme les hommes en des temples du Christ

Mais il nous faut vous dire maintenant à combien de justes il a été donné de sauver par leurs prières, des peuples, des cités et la terre entière.
À parler de la prière, c’est de Paul le premier qu'il faut parler, de Paul insatiable du culte de Dieu, de Paul notre commun père et le chef des serviteurs du Christ. Or cet apôtre à qui l'univers était confié assurait par ses continuelles prières le salut de toutes les nations, disant sans cesse : "C'est pourquoi je fléchis le genou devant le Père de Notre Seigneur Jésus Christ, de qui toute paternité découle au ciel et sur la terre; afin que par les richesses de sa grâce il vous fortifie par son esprit dans l'homme intérieur, que Jésus Christ habite dans vos cœurs par la foi" (Ephes. 3; 14-17). Voyez-vous quelle est la vertu de la prière ?

Elle transforme les hommes en des temples du Christ : et de même que les palais des rois sont bâtis avec de l’or, des pierres précieuses et du marbre; ainsi les temples du Christ le sont avec la prière. "Afin que le Christ habite  dans vos cœurs", dit l’Apôtre. Quel plus bel éloge de la prière que cette transformation de l'homme en un  temple divin? Celui que les cieux ne contiennent pas, habite dans une âme où la prière est vivante.  "Le ciel est  mon trône, dit-il, et la terre est l'escabeau de mes pieds. Quelle maison me bâtirez-vous  et quel sera le lieu de mon repos? " (Is. 66,1). Et voilà que Paul lui bâtit une maison par de saintes prières. "Je fléchis le genou devant le Père de Notre Seigneur Jésus Christ afin que le Christ habite par la foi dans vos cœurs"  



Voyez ici une preuve de la puissance d’une sainte prière : Paul, qui parcourait comme d’un vol rapide la terre entière, qui habitait des prisons, qui subissait les verges, qui portait des chaînes,  qui vivait au milieu du sang et des périls, qui chassait les démons, qui ressuscitait les morts, qui guérissait les maladies, ne comptait sur aucune de ces choses pour le salut des hommes ; c’est la prière qu’il donnait pour rempart à la terre; et, après ces prodiges, après avoir ressuscité des morts, il se retirait dans la prière comme un athlète couronné dans la palestre. Et en effet, la prière est inséparable de la résurrection des morts et des autres miracles; l'action que les eaux exercent sur les arbres, les prières des saints l'exercent dans cette vie. C'est parce qu’il en arrosait son âme durant la nuit que Paul bravait en se jouant tous les maux, et qu'il offrait son dos aux coups, comme l'eût fait une statue. C'est par la prière qu’en Macédoine il fit trembler la prison; c'est par la prière que, semblable à un lion, il rompit ses fers ; c’est par la prière qu’il délivra 1e geôlier de la terreur; c'est par la prière qu’il brisa la tyrannie des démons.


mardi 19 août 2014

Le diable craint le Komboskini et la prière de Jésus

Dans l'ermitage de Sainte-Anne, le moine Procope de la hutte de l’ « Entrée au Temple de la Mère de Dieu » avait grand désir d’apprendre à chanter pour glorifier Dieu, lui aussi, comme ses autres frères. Mais comme il n’avait pas une très belle voix les Pères évitaient de lui apprendre à chanter. Ce frère Procope avait reçu le don divin de dire sans cesse la prière « Seigneur Jésus Christ, fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur » et de sa main gauche il tenait toujours son chapelet dont il ne se séparait jamais. Cependant il avait le plus grand désir de chanter et il était très triste de n'avoir encore trouvé personne qui le lui apprenne si bien que dans sa tristesse, il avait cessé de dire la prière. Soudain, se présente devant lui un vénérable Père qui lui était cependant inconnu et qui lui dit : « Frère Procope, qu’est-ce qu’il t’arrive, tu parais si triste ? Qu’est-ce qui te préoccupe ? ». Procope lui répond : « Eh bien, voilà mon Père : je veux moi aussi apprendre un peu à chanter mais il n'y a personne qui veut m’apprendre parce qu’ils me disent que je chante mal ». Le Père lui répond : « C’est cela qui t’inquiète mon pauvre ? Moi je vais t’apprendre à chanter. Je vais même faire de toi le meilleur chantre du Mont Athos, tu chanteras comme le meilleur des rossignols. Mais j’aimerais que tu me fasses aussi une faveur… ». « Que voulez-vous de moi ? dit Procope. Vous voulez que je vous paye ? Tout ce que vous voulez, je vous le donnerai ». Alors le Père lui dit : « Ma récompense sera que tu te débarrasses de cette chose que vous appelez chapelet et que tu cesses de dire cette chose que vous appelez "la prière" et alors moi je t’apprendrai tout ce que tu veux ». Le frère Procope dès qu’il a entendu tout cela, comprend que cette personne n'est pas du tout un moine mais le Démon rusé qui veut le faire arrêter de dire la prière. Tout de suite, il lui dit en faisant son signe de croix : « Retire-toi Satan rusé. Je n’ai besoin ni d’apprendre à chanter, ni de tes ruses, ni de tes gentillesses » et le Diable a disparu aussitôt. De cet incident, on apprend combien le Diable craint le chapelet, que les Pères appellent l’arme du chrétien contre le Diable, ainsi que la prière qui brûle le Démon. Au contraire, il ne craint pas autant les chantres ni ne les estime beaucoup car ils se déconcentrent facilement par leur chant et tombent dans l’égoïsme et la fierté. Attention alors ! (traduction Fédon version Maxime le minime de la source)

samedi 9 août 2014

Utilisation du Komboskini par Père Païssios

Geronda que signifie le komboskini [κομποσκοίνι] ? 

- Le komboskini est un héritage, une bénédiction, qui nous a été légué par les Saints Pères. Et rien que pour cela, il a une grande valeur. Vous voyez, quand le grand-père de quelqu'un lui laisse en héritage un objet même insignifiant, il le conserve comme si c’était un talisman, alors combien plus devons-nous conserver le komboskini en héritage des Saints Pères.

Dans les temps anciens, quand il n'y avait pas d'horloges, les moines comptaient le temps de la prière avec le komboskini, mais les nœuds du komboskini étaient simples. Un jour, un ascète menant de grands combats spirituels, faisait de nombreuses prosternations, etc. et le diable est venu et a brisé les nœuds de son komboskini. Le pauvre homme a alors fait prosternations sur prosternations, parce qu'il ne pouvait pas les compter pour poursuivre sa lutte, le diable ayant cassé le komboskini. C’est alors qu’un ange du Seigneur lui est apparu et lui a appris à faire les noeuds de sorte que chaque nœud soit constitué de neuf croix. À la suite de quoi le diable, qui tremble devant la croix, ne pouvait plus les briser. Ainsi, les nœuds de la corde de prière ont neuf croix, qui symbolisent les neuf rangs des Anges. 

- Geronda, il y a des komboskini de 33, 50, 100 et 300 nœuds, quelle signification a le nombre de nœuds ? 

-Seul le nombre 33 est symbolique, car il symbolise les 33 années que le Christ a vécues sur la terre. Les autres chiffres permettent tout simplement de compter les prosternations que nous faisons ou combien de fois nous disons la prière.

Certaines machines ont une corde avec une poignée pour faire démarrer le moteur, il faut tirer sur la corde fermement, plusieurs fois souvent de suite jusqu'à ce qu’il démarre. De même on pourrait dire que le komboskini est la corde que nous tirons une, deux, cinq, dix fois pour faire démarrer notre machine spirituelle et faire tourner le moteur de notre prière en l’alimentant avec du carburant spirituel jusqu’à parvenir à la prière incessante, qui plus tard, fonctionnera d’elle-même. Toutefois, lorsque nous aurons atteint le stade de la prière du cœur nous ne devrions pas abandonner le komboskini afin que d'autres qui n’y sont pas encore parvenus ne le délaissent pas également, trop tôt.

- Geronda, Quand je prends mon komboskini et que je récite la prière de façon mécanique, n’y a-t-il pas là un danger de vaine gloire [ανθρωπαρέσκειας] ?

- Si Vous utilisez le komboskini de façon tout extérieure, ce sera de la vaine gloire, et même si vos mains égrènent le chapelet, cela ne vous sera d’aucun profit. Cela ne vous apportera que de la fatigue, et l'illusion que vous êtes censé pratiquer la prière noétique.

- Geronda, Je ne suis pas habitué à porter un komboskini.

- Vous devriez en porter un de sorte que vous ne puissiez pas oublier la prière, qui doit travailler en interne dans le cœur. Quand bien sûr, vous quittez votre cellule, vous devriez vous rappeler que l'ennemi est prêt à vous combattre. Ainsi, imitez le bon soldat, qui sort de sa caserne toujours avec son arme automatique "à la main". Le komboskini a un grand pouvoir, c’est l'arme du moine, et ses nœuds sont des balles, qui tirées aux pieds des démons, font danser leurs sandales.
(in "Sur la prière",  VII  version française de la source par Maxime le minime ) 


Par les prières de nos saints Pères, Seigneur Jésus Christ notre Dieu, aie pitié de nous et sauve-nous! Amen!