mercredi 10 septembre 2014

SUR LA PRIÈRE (13et fin) par St JEAN CHRYSOSTOME - LA PRIÈRE ET LA GUERRE


La prière, c‘est la source du salut, pour l'âme le principe de l'immortalité, pour l’Église un rempart indestructible, un fort inébranlable : terrible au démon, elle est salutaire aux cœurs religieux. C’est la prière qui donna la vie au prophète Samuel tandis que la nature condamnait sa mère à la stérilité, la prière vint efficacement suppléer  à l'impuissance de la nature (I Reg. 1). Tel a été le fruit de la prière, tel est le prophète auquel la prière a donné la vie. Aussi Samuel est-il devenu célèbre dans les cieux, ayant imité les anges au delà des forces humaines. Tel devait être cet épi de la prière; il devait s’élever au-dessus des autres par son amour du bien, ses mœurs vertueuses; il devait se distinguer des saints qui l'avaient précédé, comme on voit dans les moissons des épis magnifiques se distinguer de tous les autres. C'est avec la prière que David vint heureusement à bout de si nombreuses et de si terribles guerres. ll ne mettait pas les armes en mouvement, il n'agitait pas les javelots, il ne brandissait pas le glaive; les prières étaient toute sa défense. C’est avec la prière qu'Ézéchias mit en fuite la  multitude des Perses. Tandis que ceux-ci approchaient des murailles leurs machines de guerre, Êzéchias n’avait pour défense que ses prières, et la prière terminait la guerre sans l'intervention des armes, sans que le clairon sonnât, sans que l'armée sortit de son repos, sans qu’elle usât de ses armes, sans que la terre fût ensanglantée : il suffit de 1a prière pour frapper les ennemis d'épousante.
C'est encore la prière qui sauva les Ninivites, qui détourna la colère céleste prête à éclater sur eux, et qui les tira promptement de la corruption où ils vivaient.  Telles sont en effet, la vertu et la puissance de la prière qu’à peine eut-elle pénétré dans cette ville livrée depuis longtemps aux vices et aux turpitudes, qu’elle en changea la face tout entière et qu’elle y introduisit avec elle la chasteté, l'affection, la concorde, le soin des pauvres et toute sorte de biens. De même qu'une reine entrant dans une ville attire à sa suite une foule de richesses ainsi la prière lorsqu'elle entre dans une âme, y est suivie de toutes les vertus. Ce que l'édifice  est aux fondements, l’âme l'est à la prière. À nous donc de l'établir solidement dans nos âmes comme une racine et un fondement, puis d’élever avec ardeur la tempérance, la mansuétude, la justice, le soin des pauvres, et toutes les lois du Christ, afin de vivre désormais conformément à ce qu’elles prescrivent et d’obtenir les biens célestes par la grâce et la charité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par lequel et avec lequel  gloire et puissance soient au Père, en l'unité du Saint Esprit, dans les siècles des siècles. 
St Jean Chrysostome (Sur la prière)


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